Wednesday, May 03, 2006

Le site néolithique final de La Fare

(Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence).

Résultats 1995-1999 et révision chronoculturelle


LEMERCIER O., CAULIEZ J., FURESTIER R., MULLER A., BOUVILLE C., CONVERTINI F., GILABERT C., JORDA M., KHEDHAIER R., LAZARD N., LOIRAT D., PELLISSIER M., PROVENZANO N., VERDIN P.


Publié initialement :


LEMERCIER O., CAULIEZ J., FURESTIER R., MULLER A., BOUVILLE C., CONVERTINI F., GILABERT C., JORDA M., KHEDHAIER R., LAZARD N., LOIRAT D., PELLISSIER M., PROVENZANO N., VERDIN P. (2004) – Le site Néolithique final de La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) résultats 1995-1999 et révision chronoculturelle, in : DARTEVELLE H. (Dir.) : Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente, 5e session, Clermont-Ferrand, 2002, Archéologie du sud-ouest, 2004, p. 445-455.



Résumé :

Le site de La Fare est un établissement perché sur un grand éperon de la région de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Occupé de la fin de la Préhistoire jusqu'à l'époque contemporaine, il a livré les vestiges de deux occupations du Néolithique final datables du troisième millénaire avant notre ère. La première occupation, attribuée à la charnière quatrième/troisième millénaire (groupes Couronnien, Fraischamp, Ferrières), présente un système d'enceintes complexe et plusieurs grandes structures. La seconde occupation, rattachée au groupe Rhône-Ouvèze montre un habitat ouvert et la présence d'une sépulture individuelle à mobilier campaniforme. Elle peut être datée du milieu du troisième millénaire. Après une première note d'actualité sur les campagnes 1991-1993, présentée lors des premières Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente (Valence, 1994), cet article propose une révision chronoculturelle du site alimentée par les résultats des campagnes de fouilles 1995-1999 et les premières études réalisées sur le mobilier.


1. Introduction



1.1 . Historique des recherches


Le site de La Fare, sur la commune de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a été découvert dès le début de XXe siècle. Mentionné par M. Deydier dans ses notes puis par V. Cotte (Cotte 1924), il n’a cependant fait l’objet que de ramassages sporadiques pendant près d’un siècle (Druelle 1986). Partiellement détruit en 1984 par l’implantation d’un réservoir d’irrigation (Courtin 1984), le site a été sondé en 1987 par A. Müller pour évaluer l’impact de l’implantation prévue d’un second réservoir. Une fouille de sauvetage a eu lieu en 1991-1992 sous la direction de O. Lemercier et A. Müller et l’opération s’est poursuivie sur les terrains adjacents en fouilles programmées en 1993 et de 1995 à 1999 sous la direction de A. Müller, O. Lemercier et R. Furestier.


Figure 1 : Localisation du site de La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) dans le sud-est de la France.



Les premiers résultats de la fouille préventive puis programmée du site ont été présentés dans le cadre des premières Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente, à Valence en 1994 (Lemercier 1999) et la fouille de la sépulture individuelle à mobilier campaniforme a fait l'objet de plusieurs articles d'informations (Lemercier 1998a, 1998b, 1998c, 2002, Müller 1994, 1998).
Cette note a pour but de présenter les résultats des campagnes de fouille 1995-1999 intégrés à une révision chronoculturelle des deux principales occupations reconnues pour la fin du Néolithique, à partir de plusieurs études universitaires engagées ces dernières années.


1.2. Situation


Le site de La Fare est implanté dans un secteur de passage important entre la moyenne vallée de la Durance et celle du Calavon qui rejoint les plaines rhodaniennes par le pied nord du Luberon (fig. 1). Il occupe le sommet d'un grand promontoire de molasse miocène de plus de 2 kilomètres de longueur pour 200 à 300 mètres de largeur. L’éperon domine deux vallées et présente à son extrémité des escarpements de 3 à 5 mètres de hauteur qui couronnent un talus très pentu d’une centaine de mètres de dénivelé (fig. 2).

Figure 2 : Topographie de l'éperon et implantation archéologique. (DAO O. Lemercier).


Cette implantation en situation de perchement absolu est importante par la forme de l'éperon lui même qui est très remarquable dans le paysage. Un second éperon, jumeau et parallèle "La Bombardière" sur l'autre rive de la vallée de la Leche, a livré des vestiges du Néolithique final.
Le site de La Fare est, par ailleurs, le principal site de la fin du Néolithique fouillé dans le secteur, à proximité des importants gîtes de silex oligocène du bassin de Forcalquier.


1.3. Les occupations humaines et leur implantation

Le site a connu une succession d’occupations au Néolithique final, à l’âge du Bronze, à l’âge du Fer et dans l’Antiquité. Les occupations de la fin du Néolithique ont été reconnues sur une surface importante de la partie sommitale de l’éperon. La zone fouillée depuis 1991 concerne une partie de ce vaste ensemble, située à l’extrémité de l’éperon, bien détachée à cette époque par la présence d’un vallon (actuellement comblé) qui entaille sa bordure ouest à cent mètres du sommet.
L’extrémité de l’éperon a subi les effets de l’érosion et seules les structures excavées ont été partiellement conservées. Leur niveau d’ouverture initial a, le plus souvent, disparu. Certains indices géoarchéologiques et la nature de plusieurs structures anthropiques indiquent cependant que le recouvrement initial n’était sans doute pas très important.
L’observation des structures, de leur nature, localisation et recoupement, ainsi que du mobilier archéologique mis au jour permet de distinguer deux occupations distinctes du site au Néolithique final.
La première occupation est marquée par des aménagements importants et un mobilier archéologique très abondant, dont l’étude n’est qu’ébauchée à ce jour. Elle peut être attribuée à la charnière entre le quatrième et le troisième millénaire et rapprochée du Néolithique final de la basse et moyenne Provence. La seconde occupation est rattachée au groupe Rhône-Ouvèze qui montre sans doute l’impact culturel de l’influence du groupe languedocien de Fontbouisse sur la culture régionale couronnienne, dans un contexte marqué par la diffusion des premiers objets campaniformes.


2. La première occupation du Néolithique final


2.1. Les structures (fig. 3)


2.1.1. Les enceintes


La première occupation de l’extrémité de l’éperon, au Néolithique, est marquée par la présence d’un système complexe d’enceintes qui semble avoir connu plusieurs états d’aménagement et de transformation.

Une première enceinte barre grossièrement le plateau, à une cinquantaine de mètres de son extrémité. Elle est constituée d’une série de tronçons de fossés peu profonds, ménageant des passages. Le fossé suivi sur plus de 100 mètres de développement et large de 2 à 3 mètres n’est conservé, selon les secteurs, que sur 30 cm à 1 mètre 20 de profondeur, ce qui en fait une structure très modeste. Il était sans doute bordé à l’intérieur par un mur dont les vestiges se trouvent effondrés en plusieurs points dans le fossé lui-même.

Une seconde enceinte s’appuie sur la première, dans la partie occidentale du site et se développe vers le sud. Elle est, elle aussi, constituée de tronçons de fossé mais se double à l’intérieur par les traces d’une triple palissade. Le développement de cette enceinte a été en grande partie détruit par les occupations protohistoriques et antiques ainsi que par les constructions récentes. Une structure évoquant un tronçon de fossé, mise au jour dans une tranchée exploratoire au sud du site, pourrait correspondre au prolongement de cette enceinte, s’il ne s’agit pas d’un autre ensemble.

L’une des particularités de ce système d’enceintes est d’avoir été transformé, à un moment donné et d’une façon globale. Selon nos observations, les fossés ont été systématiquement rebouchés et remplacés par des palissades. Ce nouvel état qui présente un plan strictement identique au précédent, devait présenter un aspect très différent.

Une série d’aménagements montre l’existence de quatre zones de passage à travers l’enceinte, dans sa partie conservée. L’un de ces aménagements, décalé un peu vers l’est par rapport à l’axe du plateau, se compose de tranchées d'implantation de palissade. Il s’étend sur plus de 200 m2 au sol et correspond sans doute à un système de porte monumentale.

Figure 3 : Plan des structures attribuées à la première phase d'occupation du Néolithique final.
(DAO C. Gilabert et O. Lemercier).



2.1.2. Les autres structures

Sans développer ici la question de la fonction des enceintes, un fait peut cependant être établi : ces enceintes ne sont pas vides.

Dans le faible espace conservé, à l’intérieur de l’enceinte sud, plusieurs fosses et autres structures non directement liées aux enceintes ont été mises au jour. Les deux principales se composent d’une grande excavation réalisée par le creusement de plusieurs cuvettes qui se recoupent. Leur étude est encore inachevée mais l’une d’elles présente des niveaux horizontaux de blocs de pierre et de bûches carbonisées correspondant à des vestiges de construction.

La partie centrale du plateau, à l’intérieur de l’enceinte principale a livré de nombreuses structures. Si l’essentiel de celles-ci est à attribuer à une occupation postérieure du site, une série de fosses et deux ensembles de structures sont contemporains des enceintes. Ces deux ensembles se composent de plusieurs tranchées disposées en faisceaux (pointes au sud, vers l’enceinte) qui ont pu être fouillées sur plus de 25 mètres de longueur et se poursuivent vers le bord du plateau au nord, à l’extérieur du décapage.

Les tranchées qui composent ces structures sont irrégulières et comprennent de nombreux calages de poteaux. Leur remplissage a livré un mobilier très abondant et fragmenté dominé par des fragments de torchis brûlés, parfois pluridécimétriques. Ils présentent des empreintes de clayonnage et des surfaces lissées. Ces longues structures excavées semblent donc correspondre aux fondations de grandes constructions de bois et de terre dont la nature et la fonction demeurent inconnues.


2.2. Le mobilier archéologique


2.2.1. La céramique



La série attribuable à la première occupation présente toutes les gammes de vaisselle des petits récipients aux grandes jarres. Les formes sont généralement simples, dérivées de la sphère et du cylindre, et les fonds sont ronds.


Les décors sont rares. Sur les petits vases il s’agit essentiellement de pastillage au repoussé et de rares cas d’incisions dont un présente un motif en épi. Sur les grands vases et les jarres, il s’agit de cordons lisses, horizontaux, le plus souvent uniques et situés sous le bord. Des cordons lisses situés sur la panse sont présents. Le décor de gros pastillage appliqué, peu soigné est remarquable sur des jarres de grandes dimensions. Il s’associe à des cordons lisses, des barrettes de préhensions horizontales ou verticales et des anses en ruban.


2.2.2. L’industrie lithique taillée


Seul un échantillon représentatif de l'industrie lithique taillée du site a pu être étudié à ce jour. Son étude témoigne en premier lieu de la difficulté de caractérisation des industries lithiques du Néolithique final vis-à-vis des industries des périodes précédentes. Pour les Alpes-de-Haute-Provence, seul le site de La Ponchonière à Aubignosc offre des comparaisons possibles. Néanmoins, quelques aspects technologiques sont observables. Les matières premières mises en œuvre sont majoritairement locales. La vallée du Largue voisine (moins de 10 km à l'ouest de Forcalquier) en est la source pour plus de 70%. Il s'agit d'un silex oligocène brun rubané exploité principalement pour la production d'éclats de toutes tailles et généralement débités à la pierre dure. Mais ce silex est surtout connu pour son utilisation dans la chaîne opératoire de production de grandes lames exportées durant toute la fin du Néolithique (Renault 1998). Ces célèbres grandes lames débitées, pour certaines, à la pression au levier, sont souvent utilisées comme support pour les lames à bords abattus typiques du Néolithique final.


Le reste de l'outillage présente une bonne diversité de grattoirs, burins, perçoirs, armatures… pour lesquels l'éclat est plus souvent le support que la lame. Les armatures sont généralement foliacées, quelques fois sublosangiques ou lancéolées… plus rarement pédonculées, et exceptionnellement tranchantes. La retouche ne semble pas être différenciée, et tous les types présentent des niveaux d'investissement divers.

Un élément inédit est apparu au sein de l'échantillon étudié, lors d'une analyse tracéologique conduite par Rym Khédhaier. Il s'agit d'un fragment mésial de lame assez fruste en silex oligocène brun rubané portant un lustré important sur un de ses bords. L'analyse a mis en évidence une série de stigmates caractéristiques du travail de dépiquage de la paille à l'aide d'un tribulum. Cette hypothèse fonctionnelle a été confirmée par l'analyse des phytolithes contenus dans des fragment de torchis mis au jour à proximité de l'élément de tribulum, dans les structures "en faisceaux" de la première phase d'occupation. Ces phytolithes présentent en effet une morphologie caractéristique du dépiquage au tribulum qui a déjà été observée en expérimentation. Ces découvertes conjuguées constituent une première puisque les traces les plus anciennes de cette activité agricole en Europe occidentale étaient localisées en Espagne, et datées de l'âge du Bronze. Rattachées aux structures linéaires de la phase ancienne d'occupation du site, elles relancent le débat concernant la diffusion de cette technique agricole originaire du Proche-Orient (Khédhaier à paraître).


2.2.3. L’industrie lithique polie


Une centaine d’objets lithiques polis a été récoltée. Plus de la moitié ont été ramassés en surface lors des décapages. L'essentiel des objets découverts en stratigraphie provient des fossés d'enceinte et des grandes structures excavées attribuées à la phase ancienne d'occupation. Les déterminations macroscopiques ont mis en évidence une grande majorité de métabasite à glaucophane suivie par des éclogites et d’autres roches vertes (serpentinites, etc…) que l’on trouve dans les alluvions de la Durance, située à une quinzaine de km au sud-est du site.

Seules 24 lames sont entières ou légèrement ébréchées, les 65 objets restant se répartissent équitablement entre les fragments de talon, de tranchant et de corps. La majorité des cassures est parallèle au tranchant, mais certains outils possèdent une cassure oblique ou longitudinale, le restant étant des fragments. Sur les 24 outils entiers, 14 sont, selon la typologie conventionnelle, des haches, 7, des herminettes et 4, des marteaux. Les lames ont des formes générales variées avec une prédominance pour la forme trapézoïdale. Les sections sont aussi diverses et le plus souvent dissymétriques. Les faces sont majoritairement biconvexes, mais des faces plano-convexes et planes sont présentes. Les côtés sont convexes symétriques et dissymétriques ou convexes rectilignes. Les tranchants sont fréquemment convexes vus de face. Quatre seulement ont un tranchant rectiligne. Les talons intacts possèdent une convexité plus ou moins prononcée.
Le nombre trop faible d’outils déterminés ne permet pas d’attribuer des critères précis en fonction des types. Les herminettes se différencient des haches principalement par le tranchant qui, vu de profil, est dissymétrique et par un indice d’aplatissement plus élevé, ce qui correspond à une section plus plate due à la forme des faces (plano-convexe).

Ces objets sont de petites tailles. La plupart ont une longueur comprise entre 35 et 65 mm. Cinq ont une longueur supérieure à 73 mm. Ce sont des haches, un marteau et deux ébauches. L’épaisseur mésiale est comprise en majorité entre 7 et 29 mm et la largeur distale entre 35 et 65 mm.


2.2.4. L’industrie sur matières dures animales


L'industrie sur matières dures animales est représentée par 134 outils qui ont pu être étudiés. Il s’agit d’une industrie de petit module et le faible investissement technique est notable. Les supports sont des esquilles et des os fendus. Il s’agit d’ossements d’animaux domestiques (le Mouton essentiellement et, pour les objets tranchants, le Bœuf) et parfois de Lapin et de cervidés.


Typologiquement, ce sont des objets perforants à plus de 80 % et des biseaux pour le reste. Les autres objets sont rares.

Plus de 70 objets proviennent de structures de la phase ancienne. Il s’agit d’objets perforants sur os entiers (tibias de lapin et de caprinés), de pointes sur esquilles peu ou pas régularisées et de doubles pointes. Les objets biseautés sont variés, sur os entier ou sur baguette. Ils sont généralement tranchants et robustes.


2.2.5. Les parures


Les éléments de parure sont bien représentés et surtout très diversifiés. L'essentiel est à attribuer à la première phase d'occupation et provient des fossés d'enceinte, des grandes structures excavées et des structures en tranchées.

Il s'agit de perles discoïdes en roche grise ou verte, non déterminée, d'une perle sphérique en roche verte, d'une perle en griffe ou en crochet en roche verte, d'une pendeloque à encoche en cristal de roche et d'une autre perforée en quartz hyalin, de coquillages (Columbella rustica et dentalium, de perles en os et de pendeloques sur canines perforées (de Renard et de Chien). Une perle à renflement médian en tôle de cuivre provient du fossé de l'enceinte principale.

Plusieurs pendeloques et perles segmentées en os dont un élément de grande taille, une perle à pointe, une perle à ailettes et une coquille de bivalve perforée ne sont pas encore attribuées à une phase d'occupation.


2.2.6 Le matériel de meunerie


Le matériel de meunerie est présent sur le site avec des meules, des molettes et des broyeurs principalement en molasse gréseuse locale mais aussi en matériaux allochtones.



2.2.7 Les restes archéozoologiques


La faune a fait l’objet d’une première étude sur 4500 fragments provenant d’une des grandes structures de l’enceinte sud. Les deux tiers des restes déterminés sont attribuables à des petits ruminants, ou dominent le Mouton puis la Chèvre. Le Bœuf et le Porc sont moitié moins nombreux.


Les espèces chassées, rares, sont présentes avec le Cerf, et le Sanglier. Beaucoup plus rares, des carnivores domestiques et sauvages, des lagomorphes et un oiseau complètent le spectre faunique.


2.3 Comparaisons et commentaires


Le premier élément d'intérêt, pour cette phase d'occupation, est le système d'enceintes qui reste sans équivalent connu en Provence. Les sites couronniens ceinturés de basse et moyenne Provence présentent systématiquement des aménagements en pierre sèche et non fossoyés. Le fait même du site ceinturé est en revanche comparable et participe au même processus qui semble disparaître dans les phases plus récentes du Néolithique final puisque aucune implantation rhône-ouvèze ou campaniforme ne présente, à ce jour, ce type d'aménagement, en Provence. Il faut attendre le début du Bronze ancien (Barbelé de tradition campaniforme) pour voir reparaître des enceintes d'un type, par ailleurs, très différent.

La céramique, par sa morphologie, les types de préhensions et les rares décors qu'elle présente, fait référence régionalement au groupe Couronnien. Plusieurs éléments renvoient cependant au groupe du Fraischamp ou à la rive droite du Rhône à différents faciès apparentés au groupe de Ferrières avec la présence de décors incisés fins, de décors incisés de chevrons superposés disposés en épis et des décors de gros pastillage appliqué.

La synchronie, partielle ou complète entre le groupe Couronnien et le groupe de Ferrières a pu être proposée à plusieurs reprises et l'association de mobilier faisant référence aux deux styles peut être soupçonnée pour certains sites comme celui d'Escanin aux Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône), selon les observations de R. Montjardin (Montjardin 1966, 1970). Cette sphère d'influence ou de convergences stylistiques observable en Provence rhodanienne et en Haute-Provence ne semble pas s'étendre jusqu'aux sites couronniens de Martigues, et la parenté entre le Couronnien de Basse Provence (Lemercier à paraître a) et celui de La Fare ne se révèle que pour une partie de la série céramique.

L'étude de l'industrie lithique ne permet pas encore de tirer de réelles conclusions sur les traditions techniques et la typologie complète des outillages présents, mais les premières remarques indiquent que cette industrie présente une tradition ancienne ancrée dans le Néolithique moyen et/ou le Néolithique récent. L'outillage en matières dures animales semble lui aussi se distinguer nettement des séries étudiées sur les sites couronniens de Basse Provence.

Cet ensemble est sans doute à dater de la charnière entre le quatrième et le troisième millénaire, entre le 32e et le 30e siècle avant notre ère (fig. 5).

Remarquons enfin, pour cette phase, une connexion possible entre les céramiques apparentées au style de Ferrières et le secteur géographique des gîtes de silex oligocène du bassin de Forcalquier : deux éléments qui semblent se diffuser du Midi jusque vers le centre-est et l’est de la France et jusqu'en Suisse (Honegger 2002).


3. La seconde occupation du Néolithique final


La seconde phase d’occupation du site a pu être définie par une série de recoupements de structures. Il s’agit de fosses qui ont été creusées alors que les fossés et les tranchées étaient déjà rebouchés.



3.1. Les structures (fig. 4)


Les structures attribuables à cette occupation sont nombreuses mais de dimensions réduites. Aucun système de clôture, attribuable à cette phase, n’a pu être observé dans la surface fouillée et sondée. Les vestiges se répartissent au centre du plateau et semblent occuper une surface plus réduite que les grands aménagements antérieurs.


Les structures mises au jour sont de plusieurs types :

- Des fosses, de dimensions et de morphologie variables. Une seule fosse présente un profil en cloche partiellement conservé.

- Des structures en cuvette remplies de pierres et de blocs hétérométriques de nature diverses, n’ayant pas subi systématiquement l’action du feu, qui se répartissent en plusieurs ensembles d’orientation préférentielle.

- Des trous de dimensions réduites parfois associés à des calages et de petites cuvettes carrées présentant un dallage de pierre soigné.


Figure 4 : Plan des structures attribuées à la seconde phase d'occupation du Néolithique final. (DAO C. Gilabert et O. Lemercier).




3.2. Le mobilier archéologique


3.2.1. La céramique


L’assemblage céramique issu de ces structures se compose de deux catégories de récipients : les récipients à contour simple et les récipients à contour complexe caréné.


Les vases à contour simple sont majoritaires et de formes diverses. Les éléments de préhension sont rares mais variés : mamelons allongés et prismatiques, anses en ruban, anses en demi-bobine et prises plates. Les vases portent, en revanche, de nombreux éléments plastiques : cordons continus lisses rectilignes et boutons hémisphériques ou prismatiques.

Les récipients à contour complexe caréné représentent un quart du corpus. Ils sont essentiellement à ouverture rétrécie et les carènes sont majoritairement vives et basses. Ils présentent de rares éléments de préhension : anses en demi-bobine ou anses à arc coudé et à ensellement médian rattachées au-dessus de la carène.

Les éléments plastiques sont peu nombreux. Il s’agit de boutons prismatiques ou hémisphériques, soit placés au milieu de la panse et au-dessus de la carène, soit rattachés au-dessus de la carène.

Des décors de boutons disposés en ligne horizontale, de multiples cordons courts verticaux et de cannelures en chevrons sont notables. Ils se placent toujours au dessus de la carène. Sur des fragments de panse, d’autres éléments décoratifs ont été reconnus. Il s’agit d’impressions placées sur la surface de la lèvre, d’impressions de points disposées en lignes, de pastillage au repoussé, de décors complexes de cannelures, de traits parallèles incisés et de cordons digités.

A ces premiers éléments étudiés, on peut sans doute ajouter le mobilier de plusieurs structures qui ont livré des éléments complémentaires. Il s’agit de fragments de grands vases à cordons lisses multiples couvrant la panse, et de cordons "non rectilignes" malheureusement représentés sur de petits fragments.

Enfin, sous réserve de la poursuite de l’étude, c’est sans doute à cette phase d’occupation que sont à rapporter les fragments de 7 à 8 coupes polypodes à base pleine ou annulaire.


3.2.2. L'industrie lithique taillée

Concernant l'industrie lithique, seuls des ensembles réduits correspondant aux structures calées chronologiquement par la céramique ont pu être étudiés. Les constats établis en restent donc très provisoires.

Néanmoins, on peut remarquer qu'aucun changement n'est observé en ce qui concerne l'approvisionnement en matières premières. L'outillage ne semble pas non plus témoigner d'une rupture avec la phase précédente. En revanche, les débitages laminaires et lamellaires apparaissent moins développés qu'auparavant.


3.2.3. L'industrie lithique polie


L’outillage lithique poli est représenté par plusieurs lames de haches qui ne se distinguent pas de celles de l’occupation précédente.

C’est, en revanche, à cette phase que sont à attribuer l’essentiel des 14 polissoirs ou fragments mis au jour. La matière première utilisée est une molasse gréseuse qui affleure en banc sur le site. Un réactif à la métabasite à glaucophane à révélé au microscope la présence de cette roche sur des prélèvements de ces polissoirs et permet d’affirmer que ces blocs de molasse ont bien été utilisés pour polir des lames de roche verte.

Ils sont d’une taille et d’un poids qui permettent de les transporter aisément (8 à 10 kg). Leur longueur moyenne est de 30 cm pour une largeur de 20 cm et une épaisseur de 10 cm. Un seul atteint les 45 cm de long. Leur forme générale est ovale à rectangulaire. Certains ont été utilisés sur les deux faces.


3.2.4. L'industrie sur matières dures animales


L’industrie en matière dure animale comprend quelques objets. Il s’agit de pointes sur esquilles ou fragments osseux et d’outils sur os entiers (tibia de Lapin et de caprinés) et de deux biseaux.



3.2.5. Les parures


Les éléments de parure sont peu nombreux. Outre le mobilier de la sépulture (une bobine en os poli et une perle segmentée en os), une perle allongée en calcite provient d'une structure empierrée.



3.2.6. Le matériel de meunerie


Comme pour la phase précédente, le matériel de broyage et de meunerie est bien attesté dans diverses structures.



3.2.7. Les restes archéozoologiques


Les premiers décomptes archéozoologiques montrent que les petits ruminants et particulièrement le Mouton sont toujours majoritaires suivis par les suidés et les grands ruminants. Le Chien est bien représenté et l’une des fosses montre une concentration de lagomorphes. L’Ours est attesté par un unique reste.


3.3. Attribution chrono-culturelle, comparaisons et commentaires


3.3.1. Retour sur la sépulture à mobilier campaniforme



La sépulture à mobilier campaniforme, mise au jour en 1991-1992, a livré un mobilier funéraire composé d'une lame de poignard en cuivre, d'un objet en os poli en forme de bobine, d'un gobelet campaniforme caréné à décor mixte (peigne et cordelette) et de deux gobelets inornés. Le calage chronologique de cette sépulture au sein de la séquence locale a posé quelques problèmes. La localisation de la tombe nous avait initialement conduit à la mettre en relation avec l'enceinte principale et donc avec la première phase d'occupation du site. La poursuite de la fouille et l'analyse des séries archéologiques de la tombe et des autres structures du site nous ont montré que cette sépulture était a attribuer, en réalité, à la seconde phase d'occupation.


Les deux gobelets inornés de la tombe font référence, par leur morphologie, à des vases du site de Claparouse (Lagnes, Vaucluse), attribués au groupe Rhône-Ouvèze (Müller 1986, Cauliez 2001) qui sont associés à des gobelets à carène basse comparables à ceux de la seconde phase d'occupation du site de La Fare. Des analyses pétrographiques ont été entreprises afin de déterminer la parenté entre les vases de la sépulture et ceux des occupations "domestiques" du site.

Outre les deux vases inornés et le gobelet décoré de la sépulture, dix-huit autres céramiques recueillies sur le site ont été étudiées. Il s’agit de six vases issus d'une fosse de l’occupation récente, de six vases provenant de la structure excavée de l'enceinte sud qui est une cuvette ayant livré du mobilier ancien contemporain de celui des enceintes et enfin de six vases recueillis dans le fossé de l’enceinte principale correspondant à la phase ancienne d’occupation. Ces dix-huit vases correspondent à des céramiques fines et moyennes choisies afin d’être comparées aux poteries de la sépulture.

La nature pétrographique des argiles employées, la plupart du temps locales, pour la confection des deux vases inornés de la sépulture est identique à celle des ressources utilisées pour la fabrication des vases Rhône-Ouvèze. Le mode d’approvisionnement en matières premières et le type de gîtes exploités impliquent une production réalisée dans un laps de temps réduit par les mêmes individus Rhône-Ouvèze et non par des groupes différents. Ensuite, la totale absence de carbonate pilé dans ces deux vases tout comme dans les vases de la phase récente, et contrairement à la majorité des poteries de la phase ancienne, montre encore une étroite parenté dans le traitement “culturel” des céramiques.

Le vase décoré campaniforme présente, lui, un cortège minéralogique compatible avec les données régionales, mais se démarque des autres céramiques analysées par la présence de chamotte dans sa pâte, signe distinctif de la production campaniforme qu’elle soit décorée ou non.

Au sujet de la sépulture à mobilier campaniforme, rappelons que C. Bouville a mis en évidence la présence d'un corps étranger dans le coude gauche de l'individu inhumé correspondant à une blessure n'ayant pas entraîné la mort. Une nouvelle datation de la sépulture, directement sur os humain, est par ailleurs actuellement tentée au laboratoire de Groningen (Pays-Bas).


3.3.2. Comparaisons et commentaires


Sur la base de comparaisons réalisées avec la céramique de sites provençaux du Néolithique final (Cauliez 2001, 2002), c’est avec la céramique du groupe Rhône-Ouvèze que la céramique de la seconde phase d'occupation de la Fare présente le plus d’affinités morpho-typologiques, notamment dans la présence de ces vases à carènes parfois décorés de cannelures. Les sites de la Plaine des Blancs (Müller 1986) ou du Mourre du Tendre (Courthézon, Vaucluse), de Claparouse (Lagnes, Vaucluse) (D'Anna 1995a et b) et des Barres (Eyguières, Bouches-du-Rhône) (Barge 2000) livrent de la céramique très similaire.


Parallèlement, les récipients à contour simple de la Fare proposent des caractéristiques morpho-typologiques communes à la céramique de la culture couronnienne, telle qu’elle se manifeste sur les sites du Collet-Redon (La Couronne, Martigues, Bouches-du-Rhône), de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône), des Fabrys (Bonnieux, Bouches-du-Rhône), de la Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône), des Martins (Roussillon, Bouches-du-Rhône) ou encore des Lauzières (Lourmarin, Vaucluse) (D'Anna 1995a et b, Lemercier à paraître a). Dans la mesure où la première phase d’occupation du site est rattachée au groupe Couronnien, la présence dans la deuxième phase d’occupation de ces formes très couronnoïdes pose la question de l’implantation du groupe Rhône-Ouvèze à la Fare sur un substrat local couronnien.

Par ailleurs, sur le site, les analogies morphologiques et pétrographiques déterminées entre les vases d'une fosse Rhône-Ouvèze et les vases inornés de la sépulture à mobilier campaniforme tendent à suggérer que les récipients découverts dans la sépulture peuvent être assignés au domaine du Rhône-Ouvèze.

Cette observation nourrit l’hypothèse de l’intégration du Campaniforme en Provence dans les cultures locales et plus particulièrement au sein du groupe Rhône-Ouvèze (ou les faciès apparentés au groupe de Fontbouisse) (Lemercier 2002). Des observations du même type ont pu être faites sur le site d’Escanin 2 (Baux-de-Provence, Bouches-du-Rhône), du Fortin-du-Saut (Châteauneuf-les-Martigues, Bouches-du-Rhône), des Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône), des Barres (Eyguières, Bouches-du-Rhône) ou de la Balance et de la Place du Palais (Avignon, Vaucluse).

En terme de datation, la présence de la sépulture à mobilier campaniforme indique que l'occupation est à rapporter au milieu du troisième millénaire avant notre ère, autour du 26e siècle en chronologie calibrée (fig. 5).


Figure 5 : Essai de périodisation des principales cultures de la fin du Néolithique dans le sud-est de la France et place chronologique des occupations du site de La Fare. (O. Lemercier)


Il demeure plus difficile, en l'état des études, d'avancer des comparaisons pour les autres types de mobilier. Les comparaisons entre les deux phases d'occupations pour les différentes industries (lithiques, osseuse) etles parures permettront sans doute de mieux caractériser ce faciès haut-provençal du groupe Rhône-Ouvèze et d'envisager la nature de ses relations avec la Basse-Provence et avec la région rhodanienne d'où proviennent des influences fontbuxiennes notables.

La nature même de l'occupation du site demeure à comprendre. La présence de nombreuses fosses et cuvettes et de rares silos associés à des groupes de structures empierrées dont la fonction nous échappe, fait référence à une occupation domestique. Mais l'absence de structure architecturale observable et la présence en périphérie de l'implantation d'une sépulture en fosse sous tertre présentant un accès (Lemercier à paraître b) - strictement synchrone aux structures domestiques - posent des problèmes d'interprétation.


Conclusions provisoires et perspectives


Le site de La Fare est l'un des rares sites de la fin du Néolithique à avoir fait l'objet d'une fouille d'ampleur en Haute-Provence, avec l'important établissement de la Ponchonière à Aubignosc (Müller et al. 1990). Dans le même secteur, le site des Bérards à Lurs n'a été étudié qu'à travers des sondages. Le site du Champ du Roi à La Brillanne n'a fait l'objet que d'une modeste fouille préventive conduite par A. Hasler comme celui de Pavoux-Lombard à Sigonce et les autres sites (Le plan des Aires et La Bombardière à Forcalquier ou les sites des communes de Mane et de Saint-Michel l'Observatoire) ne sont connus que par des ramassages, le plus souvent, ou des sondages.


En rive gauche de la Durance, c'est la quasi-absence de sites connus qui est actuellement remarquable, les cavités du Verdon ne semblant pas ou rarement occupées entre le Néolithique moyen et le Campaniforme récent de style Rhodano-Provençal. Un vase à carène basse de style Rhône-Ouvèze a cependant été observé dans les séries de la grotte de l'Eglise à Baudinard (inédit) et quelques sites sont mentionnés autour du Verdon et de la Bléone, mais ces découvertes demeurent rares.

Les deux occupations proposent des vestiges parfois inédits et des problématiques spécifiques qui sont actuellement développées. La première phase retient particulièrement l'attention avec son système d'enceintes monumentales fossoyées et palissadées. Pour la seconde occupation, c'est la présence d'une sépulture individuelle à mobilier campaniforme au sein d'un site indigène qui offre de nombreuses données inédites.

L'existence de deux occupations successives et discontinues sur le site doit permettre de documenter les cultures matérielles présentes et de mieux connaître ainsi, en confrontant les résultats à ceux des rares autres sites de ce secteur géographique, l'évolution culturelle de la fin du Néolithique en Haute-Provence.

Les deux occupations du site de La Fare renvoient à la partition chronologique générale (fig. 5) que nous avons pu proposer pour la Provence (Lemercier 2002), en adéquation avec la périodisation développée pour le Languedoc oriental (Gutherz 1995).

Par l'observation des relations et des convergences stylistiques entre les différents groupes culturels identifiés, il est possible de distinguer, après la transition du Néolithique récent, deux grandes phases dans le Néolithique final, avant l'apparition du Campaniforme. Une première phase du Néolithique final correspond au développement des cultures de Ferrières et du Couronnien, ainsi que des ensembles plus limités géographiquement comme le groupe du Fraischamp. Une seconde phase est principalement représentée par le groupe de Fontbouisse et son important rayonnement supra-régional marqué par une multiplication de faciès plus ou moins directement apparentés au groupe éponyme, comme en Provence avec l'apparition du groupe Rhône-Ouvèze.

C'est au sein de ce groupe Rhône-Ouvèze qu'apparaissent les premières occupations campaniformes, le long du Rhône et du littoral et les premières diffusions de gobelets vers l'intérieur des terres, comme cela peut être observé à La Fare.


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